VIH et génétique

Les cellules infectées le sont toujours par plusieurs copies du virus. En effet, pour infecter l'ADN d'un lymphocyte, on estime que de 500 à 4000 virions sont nécessaires. Une cellule infectée présentre alors 29% d'acides aminés différents par rapport à une cellule saine, ce qui équivaut à l'hétérogénéité entre les ADN de l'homme et du poulet, et montre au passage la robustesse du phénotype.

Mais le plus surprenant concernant le VIH est sûrement son caractère très recombinogène. Il n'est pas clônable, donc éphémère, et ceci empêche les généticiens de travailler dessus en détail. Il faut donc, tels les peintres impressionnistes, en saisir l'aspect général. Ceci n'est pas vraiment le cas actuellement. En effet, ce sont des méthodes qui ne tiennent pas compte des recombinaisons qui ont abouti à dater l'apparition du virus aux alentours de 1930. Il se pourrait en fait qu'il soit beaucoup plus jeune (1950 ?). Les logiciels classiques de construction d'arbres phylogénétiques ne considèrent pas non plus les recombinaisons (figure 9.4). Le programme SplitsTree permet d'en tenir compte, comme nous le verrons dans le chapitre 10.

Figure 9.4: VIH et recombinaisons : arbre ou réseau phylogénétique ?

Philippe Gambette 2005-06-30